. témoignage
première séance
par Joëlle Garnier-Lin, auteur de « Les disciplines du Ki en France » (éd. Le Souffle d’Or)
Nous avons eu l’occasion de participer à une séance de « Mouvement régénérateur » animée par Denis Emonet, auteur de l’ouvrage « L’intelligence instinctive ». Introduite en France par Itsuo Tsuda, cette pratique tente de faire ré-émerger la sagesse du corps: celle-là même qui le fait bâiller, par exemple, ou s’étirer instinctivement quand il en a besoin. « Ce sont parmi les seuls mouvements de sagesse instinctive que nos corps ont conservés de l’enfance » indique Denis Emonet. Afin de retrouver cette capacité innée qui permet au corps de vivre en pleine santé et à la personnalité de s’épanouir dans toutes ses potentialités, quelques mouvements très simples sont proposés, accompagnés d’une respiration lente. Puis on attend.
Assis dans la quiétude, à l’écoute de ses sensations, un partenaire pose la main sur notre dos, au centre de la colonne et «expire» par cette main. C’est le « Yuki » ou « expiration concentrée » selon le créateur du Mouvement Régénérateur, Haruchika Noguchi.
Aucune technique particulière n’est utilisée, pas même des indications de méditation, la démarche va à l’essentiel: l’écoute de ce corps, ce véhicule qui nous porte et nous abrite et à qui nous n’accordons d’habitude que trop peu d’attention. On découvre des sensations nouvelles, peut-être une tendresse insoupçonnée vis-à-vis de ce corps que l’on observe de l’intérieur pour la première fois. Denis Emonet passe tour à tour auprès de chaque participant. Il pose délicatement sa main sur le dos de chacun et on sent une chaleur particulière en émaner. Cette sensation m’en rappelle une autre : le contact de la main d’un magnétiseur ami, il y a longtemps. Alors, certaines résistances musculaires internes, dont on n’avait pas même conscience l’instant précédent, semblent se dissoudre et des émotions anciennes reparaissent. Le mouvement régénérateur est loin d’être anodin, même s’il est extrêmement simple, il « remue ». Une jeune femme parmi nous laisse exprimer de lourds sanglots. La séance se termine pourtant dans le calme, emplie d’une grande intensité.